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Cercles de Vie

Cercles de Vie – Commissaire d’exposition et texte par Robert Hébert

Les œuvres de Patrick Saad nous introduisent à une étape importante du parcours de l’exposition ‘Cercles de Vie’, le début de la vie adulte, une étape que nous symbolisons par le désir.  Un sentiment très puissant qui a servi de carburant à la production des montages que nous présente Saad.  Dans cette trilogie, nous abordons les thèmes de la rencontre, de la passion et de la rupture.

Du point de vue muséal, c’est la première fois que les trois parties de cette série sont présentées en exposition.  La présentation des œuvres s’est fait en adoptant un plan triangulaire, les deux premiers montages sont au mur et, devant eux, la sculpture photographique suspendue au-dessus d’un petit podium.

La présentation visuelle de ces trois œuvres est inhabituelle dans ce genre d’exposition, normalement, il y une certaine unité de présentation dans le travail d’un artiste.  Mais dans ce cas-ci, les trois œuvres sont formellement différentes, chacune a sa propre unité et chacune pourrait être exposée séparément.  Le seul lien, mise à part le sujet, est d’ordre technique, les trois œuvres utilisent le transfert d’émulsion Polaroïd, mais de trois manières différentes.  Pour expliquer cela, Saad fait valoir que « le langage photographique est autant à propos du procédé que du pouvoir de la composition visuelle ».

Le premier montage s’intitule L’Autre et a été produit en 2000.  Il s’agit d’un ensemble de 16 photos (4×5 et 8×10) réalisées par transfert d’émulsion Polaroïd, agrandie par projection sur film Polaroïd 8 x 10 pouces et ensuite transfert de l’émulsion sur du papier Arches.  Chaque photographie est encollée au dos et chacune est assemblée sur un carton blanc mesurant 49, le tout dans un unique cadre de bois.

L’idée originale de ce montage provient d’un rêve d’enfance qui c’est transformé pour adopter une forme plus contemporaine liée à la perception que chacun à de l’autre.  Nous retrouvons donc dans cette pièce, presque carré, mais où chacune des photographies est verticale, une évocation de la beauté du couple originel ainsi que l’idée d’échange et de complicité.

L’élément principal est composé de deux demi corps, formés chacun d’un assemblage de quatre images, dans une allégorie sur le couple originel d’Adam et Ève, ainsi qu’une illustration de la complémentarité entre l’homme et la femme.  L’artiste et sa compagne sont couchés sur le dos, sur un tapis égyptien, le motif en cercle est renforcé par le positionnement des images dans l’encadrement, la direction du mouvement se fait toutefois à contresens.  Par un procédé technique, l’image d’une mangue a été rajoutée dans la main de la femme, ainsi que des orchidées sur son ventre.  Une graine de fruit a été rajoutée dans la main de l’homme ainsi que des plumes de corbeau (spiritualité amérindienne) sur son ventre et sa jambe, et ce, en référence au tatouage de corbeau au dos de l’artiste.  La graine et le fruit font référence au sperme et au fruit de l’amour, c’est-à-dire l’enfant.  Au milieu, entre les deux amants nus, quatre images représentant les éléments terrestres, en l’occurrence un arbre avec ses racines, son tronc, son feuillage et, disposé entre les deux têtes, un nœud dans l’arbre.  Par un jeu d’introspection, le nœud de l’arbre représente le troisième œil.

Puis, de part et d’autre, des corps nus en position fœtale, le fœtus mâle est du côté féminin et le fœtus femelle est du côté masculin, le yin yang de la philosophie taoïste.   Puis, du côté féminin, deux autres images, sur l’une, une aile d’oiseau, représentation éthérée de la femme qui n’est pas enracinée, allusion artistique à son côté ange et sur l’autre, une plus petite image représentant la lune.  Du côté masculin, et répondant à ces images, nous retrouvons un cactus, qui dans ce jeu de perception joue le rôle du côté enraciné, mais difficilement approchable.  Il y a aussi un soleil au-dessus du fœtus féminin.  Par l’allusion à la lumière incidente et à la lumière réfléchie, les images du soleil et de la lune nous réfèrent aux préceptes de base de la photographie.  Les deux amants étant aussi photographes, ils se sont donc photographiés mutuellement pour composer cette pièce.

Si le premier montage évoque la beauté de la complicité humaine et l’échange dans le couple, le deuxième, Etre de désir, désire de naître, s’inscrit dans un état second de la relation et porte plutôt sur le côté charnel.  Cela se reflète aussi dans la fabrication de chacune des pièces, la première est plus sophistiquée, tandis que la deuxième est plus directe.

L’autre

L'autre

 

La seconde pièce est donc une allégorie sur le désir physique et s’intitule Etre de désir, désir de naître, et elle a aussi été produite en 2000.  C’est une manipulation sur film Polaroïd SX-70, reprographier au 4 x 5 et agrandie sur papier couleur Fuji Crystal Archive.  L’œuvre comporte 9 photographies 14 x 14 pouces dans des cadres de métal de 20’’L x 24’’H pouces chacun, la dimension totale de l’œuvre est de 60 x 72 pouces.

L’élément central de cette œuvre est un pénis dans les mains d’une femme, l’image au-dessus représente une femme qui plonge vers le pénis, dans la même position, nous retrouvons l’homme dans l’image du bas.  Puis, dans les coins de la diagonale le torse de la femme vue de dos et de poitrine, ensuite dans l’autre diagonale, ce sont les jambes de l’homme que nous voyons de côté pile et face.  Ces images se complètent verticalement, moitié homme, moitié femme et vice-versa.  Encore une fois nous retrouvons le yin yang de la philosophie taoïste.  Les sept images, que nous venons de décrire, sont dans des tons de rouge et orangé, la couleur a été obtenue en chauffant l’émulsion.  Les deux autres images ont des teintes bleue et blanche, c’est le moment où chacun des amants se retrouvent seul avec lui-même après les instants de passion.

Être de désir, désire de naître 

Être de désir, désire de naître.

 

La dernière œuvre s’intitule Reste et elle conclut cette trilogie sur l’intimité.  Elle a été produite, en octobre 2002, spécialement pour la présentation au Musée d’art de Mont-Saint-Hilaire.  L’œuvre consiste en un transfert d’émulsion Polaroïd par prélèvement de l’émulsion, du sang, des plantes et des insectes sont incrustés dans de l’époxy, l’œuvre mesure 19’’L x 23’’H pouces.

Cette sculpture photographique n’a pas de cadre, elle est suspendue au-dessus d’un podium noir et elle est retenue par deux lanières de cuir, allongée de fil de nylon, pour rejoindre les rails du plafond.  Elle peut-être regarder des deux côtés.

L’idée originale de cette œuvre provient de la paléontologie et plus précisément de la découverte d’insectes dans de l’ambre.  Par allusion à cette trappe temporelle, le photographe a voulu figer dans de l’époxy les événements de sa relation amoureuse comme ils étaient auparavant.  Les traditions amérindiennes de purification ont aussi fortement influencé la conception de cette image, car Saad a utilisé dans sa pièce des médecines amérindiennes, telles que la sauge, le cèdre et l’avoine odorante.

Ayant prélevé, de son support papier, l’émulsion photographique de deux Polaroïd, de format 8 x 10 pouces, il les a déposés sur une couche d’époxy et les a rattachés par une cordelette végétale d’avoine odorante imprégnée involontairement de sang.  L’image de la femme a conservé sa forme dans le transfert, mais elle veut percer la bulle qui la retient afin de s’assumer complètement.  Par le jeu des hasards synchronique, l’image de l’homme s’est élargie dans le transfert de l’émulsion, devenant envahissante et symbolisant l’homme qui essaie de retenir la femme, qui elle doit lutter contre cette présence étouffante et percer cette bulle afin de croître.

De plus, dans la mythologie amérindienne, l’herbe odorante renforce les propriétés masculines, mais elle ne doit pas être utilisé de manière négative comme c’est ici le cas.

Autour des deux images, Saad a incrusté des araignées et des mouches, poursuivant ainsi son analogie avec l’ambre, puis il a rajouté de la sauge et du cèdre.  L’introduction de ces deux derniers éléments est influencée par la médecine amérindienne, la symbolique rattachée à la sauge et au cèdre leur confèrent des propriétés féminines de purification et servent à intensifier l’énergie de la femme.  Lorsque l’homme les utilise, c’est pour descendre son énergie et aller à la rencontre de l’esprit de la femme.

Ces trois œuvres, sur les relations de couple, où foisonnent les éléments symboliques sont un bel exemple de la création contemporaine en photographie.

Toutes ces œuvres font partie de la collection de l’artiste.

 

Reste

Restes

 

Un dernier ajout pour compléter la série ‘Cercles de Vie’ fut créé en fin 2008. C’est avec un clin d’oeil plutôt optimiste que l’auteur de ces oeuvres photographique à voulu diriger son interprétation sur les relations Homme-Femme. Voici donc,

l’Amour Fou !

L'amour fou.

© Photos 1998-2019 Patrick Saad Photography

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